Alain Malégarie : « L’euro nous protège »
N’en déplaise aux souverainistes et autres nationalistes, le monde sera de plus en plus interdépendant sur le plan économique, énergétique, financier et monétaire.
La Russie, dans ses rêves fous de restaurer son « Empire » la conduisant à annexer la Crimée, à menacer toute l’Ukraine et à défier l’Union européenne, devrait commencer à s’en apercevoir. Son économie n’était déjà pas brillante avant, mais les sanctions économiques prises contre elle par les Etats-Unis et l’UE en mars produisent des dégâts sérieux, car les entreprises russes ont de plus en plus de mal à se financer sur les marchés internationaux, et les taux d’intérêt de leurs emprunts s’envolent. Les investisseurs occidentaux deviennent plus circonspects, ce qui met encore plus à mal l’économie du pays, en récession. Selon les autorités russes elles-mêmes, la fuite des capitaux cette année s’élève déjà à 100 milliards d’euros.
Facteur aggravant, la chute vertigineuse des cours du pétrole (moins de 60 $ le baril), liés à une offre surabondante et une demande plus faible, plombe un peu plus les recettes russes, très (trop) largement dépendantes des prix de vente du pétrole et du gaz. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Malgré un relèvement très fort de ses taux directeurs par la banque centrale russe (à 17% !), le rouble s’est effondré, perdant plus de 60% de sa valeur ! Il faut désormais 100 roubles pour 1 euro …
On prévoit une récession du PIB russe de 6% en 2015, suite à ce krach. Comme toujours en pareil cas, les particuliers ont peur, et convertissent à tour de bras ce qu’il leur reste de roubles en … dollar ou en euro, les deux monnaies mondiales refuges … du reste du monde ! Les prix s’affichent même, dans nombre de magasins russes, en € et en $. L’inflation galope. La banque centrale russe a dépensé plusieurs milliards d’euros cette semaine pour défendre le rouble, en vain.
Cette crise profonde montre bien l’interdépendance croissante des Etats, quelque soient leur taille, et donc leur vulnérabilité à tout événement exogène.
Avis donc à ceux qui succomberaient aux sirènes suicidaires ou mortifères de mouvances eurosceptiques ou franchement europhobes et nationalistes qui prônent, en France ou en Italie, la sortie de l’euro…
Seule une devise stable, solide, et surtout mondiale protège les avoirs et niveaux de vie des populations, en résistant aux chocs économiques ou monétaires internes ou extérieurs. L’euro, deuxième monnaie mondiale, est une chance, il nous protège. N’en déplaise à Le Pen et à Beppe Grillo.
Alain Malégarie – Président du Parti Fédéraliste Européen Rhône-Alpes-Auvergne
Le Parti Fédéraliste Européen Rhône-Alpes-Auvergne soutient notre monnaie européenne, et dénonce les propositions démagogiques et dangereuses. L’heure est au rassemblement des Etats et Continents dans une structuration fédérale, et pas à la division et à l’isolement.
Le Parti Fédéraliste Européen Rhône-Alpes-Auvergne, dans un monde agité et interdépendant, appelle les dirigeants européens à compléter l’euro par des politiques européennes fédératrices et intégrées comme l’harmonisation fiscale, sociale, une défense et une diplomatie commune, et un budget européen conséquent, doté de ressources propres, pour mener des politiques d’investissements massifs créateurs d’emploi.