Y. Gernigon : « La survie de l’Europe ne se jouera pas avec le Brexit »

Mar 03 2016

Qui est In qui est Out ? Qu’importe l’issue du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne de juin, car cette votation n’aura sans doute pas d’incidence sérieuse sur le destin de l’Europe.

Il est commode de considérer la sortie du Royaume-Uni comme la solution miracle à tous les maux qui rongent l’Europe. La victime expiatoire ayant quitté l’Union, celle-ci fonctionnera de nouveau après quelques menus réglages. C’est oublier un peu vite que beaucoup de dysfonctionnements ne sont pas liés aux Britanniques, notamment ceux qui concernent Schengen et l’eurozone, dont ils ne sont pas membres.

Qui peut croire une seconde que le Brexit requinquera une zone euro hémiplégique qui n’a ni gouvernement économique, ni budget, ni trésor et dont l’adjonction de la Grèce, pays aux antipodes des critères d’appartenance a rendu davantage fragile ?

Qui peut croire que le Brexit redonnera vie du jour au lendemain à une zone Schengen en état de mort clinique, dont la faillite est imputable à l’incapacité des Etats à garder leurs frontières, au repli nationaliste en vogue à l’Est et à l’absence de police européenne ?

Plutôt que de faire reporter les torts sur le bouc émissaire du jour, le Royaume-Uni, il faudrait plutôt se poser les bonnes questions et notamment s’interroger sur la pertinence des traités.

Car une évidence saute aux yeux, les traités qui organisent aujourd’hui l’Europe n’ont pu nous prémunir de la crise de la dette, de l’invasion migratoire ou du retour des nationalismes dans les pays de l’Est.

Il est probable que l’objectif du : « rapprochement toujours plus étroit des 28 peuples de l’Union » ne sera jamais atteint parce que cet objectif n’est pas en phase avec les réalités politiques, démocratiques, économiques et géopolitiques de notre temps.

La solution ? Une Europe recentrée autour des pays fondateurs avec une structure fédérale. Il est certain que le rôle des Fédéralistes dans cette nouvelle Europe n’en sera que plus prépondérant.

Yves Gernigon – Président et fondateur du Parti Fédéraliste Européen

Lire le communiqué (PDF) Cliquez ici

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