Travailleurs détachés, l’impossible directive dans une UE à 28
Les ministres du travail de l’Union européenne se sont réunis le 13 octobre dernier pour réviser le directive sur le travail détaché.
Les avancées s’agissant de cette mesure qui catalyse les haines contre l’Europe ont été quasi nulles. La durée maximale des contrats a été limitée à 12 mois, alors que leur durée moyenne n’est dans les faits que de trois mois ! Et les secteurs d’activité qui posent problème comme le transport routier, ont été tout bonnement exclus des négociations.
La directive travailleurs détachés, une mesure gagnant-gagnant ? C’est une vision en trompe l’œil.
Selon les technocrates bruxellois et leurs relais dans les Etats-membres, cette directive serait bénéfique pour tous. Pour les pays de l’Est : Pologne, Roumanie, Bulgarie… mais également bénéfique pour les pays de l’Ouest.
La France détache il est vrai, 139 000 travailleurs. Mais sur ces 139 000 travailleurs concernés, nombreux sont les Français détachés… en France.
La directive permet – en domiciliant des travailleurs français dans un autre Etat – de les faire travailler en France en contournant la législation sociale française. Résultat, un manque à gagner pour les systèmes sociaux européens les plus avancés.
La directive porte en elle une très grande injustice sociale.
Si vous êtes travailleur à haut niveau de salaire, tout va bien. La directive vous permet de bénéficier d’une bonne mobilité et d’occuper les meilleurs emplois partout en Europe. Ainsi, les travailleurs détachés envoyés français sont surtout des cadres qui occupent des postes bien rémunérés en Belgique, Allemagne ou Royaume-Uni dans les services et la finance.
Par contre si vous êtes un travailleur non qualifié en France, en Allemagne ou en Belgique il ne vous reste que vos yeux pour pleurer. Car dans les domaines comme le bâtiment, le transport ou l’industrie, vous êtes concurrencés dans votre propre pays par des travailleurs à bas coût venus des pays de l’Est.
Deux solutions : restreindre le périmètre de la directive ou sa suppression pure et simple
Pour les Fédéralistes une solution serait de réduire le périmètre de la directive travailleurs détachés à un ensemble de pays homogènes. Car aujourd’hui, il n’est pas pensable que le rattrapage économique et social des pays de l’Est se fasse rapidement. Ce système injuste perdurera donc encore longtemps, dans la mesure où les différences sociales ne sont pas près de s’estomper. Le dumping social a donc, hélas, de beaux jours devant lui.
Enfin, dernière solution, la suppression de la directive. Mais ce serait là payer un peu cher, l’erreur de l’élargissement de 2004 qui en intégrant les pays de l’Est à l’UE a annihilé tous les effets bénéfiques de cette directive.