Contre l’absence de choix : le « jugement majoritaire »

Apr 11 2012

A l’heure du choix, nous, fédéralistes européens, ne voyons dans les programmes principaux guère que le mot France présent et le mot Europe oublié. Un choix démocratique qui n’en est pas un et qui alimente la déception chronique dans les politiques français.

Alors que l’on se dirige vers une abstention en hausse pour les prochaines élections présidentielles, que de nombreux citoyens ne se retrouvent plus dans les partis politiques traditionnels et que beaucoup pensent que leur vote ne changera rien à la confiscation du pouvoir par deux grands partis, il existe peut-être une solution pour sauver notre démocratie. Cette solution s’appelle le jugement majoritaire.

Le scrutin majoritaire à deux tours souffre en effet de nombreux défauts et ne semble plus adapté aux nuances subtiles et complexes de l’opinion de nos concitoyens. Il facilite le monopole du pouvoir par deux grands partis, favorise les stratégies politiques et électorales nuisibles au débat démocratique et incite les électeurs à entrer dans ces calculs politiques et à ne pas voter selon leurs convictions les plus profondes, par exemple en votant « utile ». Il permet enfin l’élection d’un candidat majoritairement impopulaire, par défaut.

A contrario le jugement majoritaire consiste à juger un à un chaque candidat en lui attribuant une « note » de « excellent » à « à rejeter » en passant par « très bien », « bien », « assez bien », « passable » et « insuffisant ». Ainsi l’électeur se prononce sur tous les candidats et dispose pour cela d’un panel de 7 qualificatifs.

Résultat des courses, c’est le candidat qui recueille le plus d’opinions favorables qui remporte le scrutin à un tour selon une méthode balayant tous les défauts du scrutin classique car empêchant les calculs politiques, rendant caduques les votes « utiles », préservant l’élection d’un candidat non désiré par une majorité de l’électorat (comme en 2002) etc.

A l’heure où la méfiance voire le dégoût envers les politiques n’a jamais été aussi grande, où le bipartisme a pris des proportions insupportables, le salut de la démocratie peut venir de la réforme des modes de scrutin, qu’il devienne jugement majoritaire pour la présidentielle ou proportionnel pour les législatives.

A défaut d’une réforme qui pourrait faire peur à plus d’un par son côté novateur, il est absolument indispensable d’agir contre cette hémorragie en donnant au vote blanc la place qu’il mérite.

Le Parti Fédéraliste Européen se prononcera quant à lui dans les jours qui viennent sur le première tour de la présidentielle.

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